Les questions que les recruteurs ne veulent plus jamais entendre

En entretien, il n’y pas de sujet tabou… Mais il y a des questions que les recruteurs entendent à longueur de journée et qui, franchement, peuvent discréditer votre candidature. Épargnez-vous la phrase de trop grâce à des conseils de pros.
1. “ Dans quel secteur d’activité évolue votre entreprise ? “... ou toute autre question banale
C’est typiquement le genre d’interrogation qu’un candidat va sortir pour combler un vide. Il vaut mieux s’abstenir. D’une manière générale, « les questions trop basiques ou trop vagues sur l’entreprise sont à proscrire car elles dénotent d’un cruel manque de curiosité, donc de motivation », explique Luc Mallassagne, consultant associé au sein du cabinet Vidal Associates.
Souvenez-vous que votre interlocuteur s’attend à ce que vous vous soyez renseigné, en amont de l’entretien, sur les informations élémentaires concernant l’entreprise. C’est-à-dire le nom de ses dirigeants, ses dates-clés, le nombre de salariés, ses produits-phares, son rattachement à un groupe, sa position sur le marché…
Ce n’est qu’une fois ce premier travail de recherche effectué que vous réussirez à poser des questions plus pointues comme : « J’ai lu, sur votre site corporate, la charte de votre entreprise. Comment se traduit-elle au quotidien ? » Ou encore : « Prévoyez-vous, comme certains articles de presse le sous-entendent, d’investir d’autres segments du marché ces prochaines années ? »
2.“ Votre entreprise est-elle financièrement stable ? “... ou toute autre question qui pourrait mettre mal à l’aise votre interlocuteur
Crise économique oblige, les questions sur la santé financière des entreprises taraudent de plus en plus les candidats. Quoiqu’importantes, « ces questions n’ont pas leur place en entretien de recrutement, estime Maria Fuhrmann, responsable du pôle Développement personnel et professionnel de l’ESC Pau. Se méfier de sa future entreprise n’étant pas une bonne entrée en matière. »
Par conséquent, si vous ne souhaitez pas que la conversation ne prenne une mauvaise tournure, éviter de froisser votre interlocuteur en lui parlant de son mauvais bilan financier.
À moins que vous ne briguiez un poste hiérarchiquement élevé, au sein du comité de direction par exemple. Dans ce cas, « veillez à mettre les formes et à poser des questions ouvertes », conseille Stéphane Thiriet, consultant manager RH pour le cabinet Attitudes.
Privilégiez : « J’ai lu dans la presse économique que votre entreprise avait récemment perdu des parts de marché en Espagne. Qu’est-ce que cette nouvelle va impliquer dans le fonctionnement de l’entreprise ? » Ou : « Quels sont les prochains leviers d’innovation grâce auxquels vous pensez augmenter de nouveau votre chiffre d’affaires ? ».
3.“ Combien de jours de congé pourrais-je poser par mois ? “... ou toute autre question sur les avantages
Quelques variantes : « Aurais-je droit à des tickets-restaurants ? », « Les heures supplémentaires seront-elles payées ? », « Y a-t-il un bon comité d’entreprise ? », « Quels syndicats sont majoritaires au sein de votre entreprise ? », « Pourrais-je poser quinze jours de vacances en juillet ? »…
Fréquemment posées par les candidats, ces questions relatives aux avantages sociaux ont tendance à faire bondir les recruteurs. Et pour cause : « elles doivent uniquement être abordées en fin d’entretien, après avoir passé en revue le détail du poste et cerné le futur environnement de travail », explique Hubert Levesque, directeur du cabinet Morgan McKinley France.
Un avis amplement partagé par Luc Mallassagne : « si elles arrivent trop tôt, ces questions sont maladroites et peuvent semer le doute sur l’engagement qu’un candidat peut avoir envers l’entreprise. D’autant plus si celui-ci brigue un poste de cadre. »
4.“ Allez-vous retenir ma candidature ? “
Si certains recruteurs vous répondront avec la plus grande honnêteté, d’autres se sentiront gênés par cette question.
« Après 1h30 d’entretien, nous manquons souvent de recul pour donner une réponse ferme aux candidats », explique pour sa part Hubert Levesque. « L’entretien n’est qu’une étape dans le process de recrutement. Pour savoir si un profil répond aux attentes d’une entreprise, les recruteurs ont besoin de débriefer voire même de mettre en perspective plusieurs outils comme les tests d’aptitude », surenchérit Maria Fuhrmann.
« Je ne trouve pas que cette question soit embarrassante car je l’attribue à de la curiosité, tempère de son côté Luc Mallassagne. Toutefois, un candidat a plutôt intérêt à demander comment se situe sa candidature par rapport à celle des autres. Cela lui permettra de argumenter de nouveau sur ses points faibles et d’éventuellement marquer des points », conclut-il.
Aurélie Tachot © Keljob