Vous flânez tranquillement sur le Net, contribuez à votre forum favori, postez un commentaire sur le blog de votre cousine, taggez une photo via votre profil Facebook… du surf classique pour tout internaute aguerri. Mais avez-vous pensé aux traces laissées derrière vous ?
Lentement, vous forgez sans le savoir votre « cyber-réputation », un risque ou un atout à surveiller de près pendant toute sa carrière.

Quelle est votre réputation virtuelle ?
Avez-vous déjà tapé votre nom dans Google ? Ces résultats hétéroclites vous révèleront votre identité virtuelle, celle que tous peuvent consulter librement autour de la planète. Certains découvriront quelques traces éparses quand d’autres accumulent déjà une dizaine d’années d’empreintes cybernétiques. « Ces empreintes livrent une vision parcellaire d’un individu : commentaires de blogs, avis de consommateurs, profil Facebook. » Comme le souligne Philippe Yonnet, directeur du pôle expert d’@position, cabinet de gestion du référencement naturel, la réputation numérique peut embarrasser car elle est rarement maîtrisée et difficilement modifiable. C’est notamment le cas pour la nouvelle génération qui entre actuellement sur le marché du travail. Ces jeunes ont passé leur adolescence à surfer sur la toile, laissant sans complexe des myriades de témoignages de leur vie lycéenne et estudiantine. Résultat : un profil virtuel très fourni mais uniquement axé sur la vie privée. Les recruteurs risquent d’être surpris…
Du côté des recruteurs
« Je commence tout juste à googler les candidats, confie Brigitte Burette, Directrice des Ressources Humaines de la société de conseil CBL. Pour l’instant, je ne suis jamais tombée sur des informations personnelles mais ça pourrait arriver involontairement. » Taper le nom d’un candidat dans Google entre peu à peu dans les mœurs des recruteurs. Or, s’ils ne cherchent pas délibérément des renseignements d’ordre privé, certains reconnaissent être un peu ébranlés lorsqu’ils tombent nez à nez avec une information compromettante. « Il m’arrive de passer par le profil Facebook d’un candidat pour trouver ses coordonnées, explique Claire Cossard, chargée de recherche pour le cabinet de recrutement Labeille Conseil, j’avoue avoir déjà vu sans le vouloir des photos décalées ou des surnoms ridicules qui m’ont un peu refroidie. » Pour autant, les recruteurs se défendent fermement d’être influencés par ces traces virtuelles non professionnelles. « Nous avons tous droit à une vie en dehors du travail. Nous avons bien conscience que Facebook ou MySpace sont des espaces personnels et souhaitons respecter la vie privée, même virtuelle, des candidats » Ceci dit, vous n’avez probablement pas envie de dévoiler vos photos de vacances à votre futur employeur.
Surveillez vos cyber-empreintes
Si les premiers résultats de Google sur votre nom sont des commentaires de blogs ou des messages de forums, vous risquez de véhiculer une image quelque peu frivole. Car ces traces, bien référencées dans Google, sont quasiment indélébiles : « il n’y a pas de recette miracle pour effacer de l’information sur Net, prévient Philippe Yonnet. Si le site ne vous appartient pas, vous pourrez difficilement convaincre un webmaster d’enlever l’un de vos messages ». Certes, il est toujours possible de passer par la justice, mais le jeu en vaut rarement la chandelle.
Bref, pour vous éviter un profil virtuel durablement entaché, commencez dès maintenant à surveiller votre réputation numérique. Tapez régulièrement votre nom dans Google afin de contrôler les résultats, utilisez un pseudo pour toute intervention personnelle, surveillez votre langage lorsque vous intervenez en votre nom et veillez à limiter l’accès à vos informations privées. Sur Facebook, par exemple, très peu connaissent les options du menu « Privacy ». Elles permettent pourtant de limiter l’accès de votre profil à vos amis, il vous suffit alors d’accepter parmi vos « Friends » ceux qui le sont vraiment et de classer les autres dans la liste « Limited Profile ». De même, vous trouverez dans le sous-menu « Privacy Settings for Search » la case « My public search listing » à décocher si vous ne voulez pas voir votre profil Facebook apparaître en tête de liste dans Google.
Maîtrisez votre top 5 Google
Seule solution pour contrer de malencontreuses traces laissées sur le Net : les faire passer en deuxième page des moteurs de recherche. Pour cela, les outils ne manquent pas. Le site Ziki en a fait son cheval de bataille, vous pouvez y créer en quelques clics votre page, modifiable en tout temps, dans le seul objectif de la référencer en tête des moteurs. La plupart l’utilise comme un CV virtuel pour faire ressortir leurs compétences professionnelles en bonne place. Très appréciés des recruteurs, les portails de réseautage Viadeo ou LinkedIn vous proposent également de créer votre page pro et d’entrer en contact avec d’autres professionnels. Autre possibilité : créer votre blog pro. Un blog est généralement bien référencé, mais c’est un travail de longue haleine : plus vous y écrirez régulièrement, plus votre blog grimpera dans Google. Un spécialiste de la publicité pourra, par exemple, y commenter ses dernières campagnes et un informaticien y révéler ses nouvelles trouvailles. Certains blogs professionnels, très bien documentés, ont même permis à leur auteur de se faire un nom dans leur secteur. Enfin, sachez que Google est féru de liens, en reliant vos pages pro entre elles, vous multiplierez leur visibilité.
Laure Marcus ©keljob.com