
Comment nettoyer sa réputation en ligne quand on cherche un emploi
1 Se « googliser » pour mesurer le travail à accomplir
Il faut se mettre devant son écran dans la peau d’un recruteur en quelque sorte. Pour Thierry Do Espirito, la première étape relève de l’évidence. « Tapez vos prénom et nom entre guillemets dans un moteur de recherche, recommande ce consultant auteur du guide Développez votre marque personnelle. Regardez les résultats. Cela vous ressemble-t-il ? » « Il est en effet essentiel de se googliser soi-même », confirme Jean-François Pillou, vice-président chez CCM Benchmark. Et pour bien commencer l’exercice, ce spécialiste en sécurité digitale ajoute un autre conseil. « N’oubliez pas de vous déconnecter de tous vos réseaux sociaux pour voir ce qui peut apparaître de compromettant ou de fâcheux à un utilisateur lambda. »
2 Paramétrer la confidentialité de ses comptes privés
« Même si la plupart des recruteurs n’y passeront pas des heures, la réputation en ligne d’un candidat doit apparaître irréprochable », admet Séverine Coussot du cabinet de recrutement Hudson. Cependant cette consultante relativise aussi le travail à accomplir. « Une des erreurs fréquentes consiste à ne pas sécuriser ses profils privés, ce qui est pourtant facile à faire. » Si vous êtes sur Facebook, vous avez certainement de nombreux amis partageant des photos que vous ne souhaitez pas faire connaître à tous. Pensez à vous « détaguer » des photos peu flatteuses et surtout limitez les accès à votre profil Facebook en paramétrant la confidentialité du compte.
3 Faire valoir le droit à l’oubli
Mais il n’est pas toujours aussi aisé de nettoyer son profil. « C’est plus problématique quand vous avez un commentaire négatif sur le site de quelqu’un d’autre », observe Jean-François Pillou. Dans ce cas, place au « curing », c’est-à-dire à la « réparation » numérique. Notre expert, auteur du livre Tout sur la sécurité informatique, recommande de contacter celui qui gère la page pour lui demander gentiment de retirer le passage en question. « Quand ce n’est pas possible, parce que le responsable du site ne veut pas ou parce qu’il n’est pas joignable, on peut s’en remettre au formulaire de droit à l'oubli mis en ligne par Google ». Depuis l’arrêt du 13 mai 2014 de la Cour de justice de l'Union européenne, Google a en effet l'obligation légale de supprimer des résultats de recherches certaines pages préjudiciables. « On peut ainsi faire disparaître du contenu gênant en expliquant qu’il est mensonger ou très ancien. Cela peut être effectif en quelques jours. Je l’ai déjà vu faire. » La décision finale, possible pour un texte comme une photo, reste toutefois à la discrétion du moteur de recherche qui peut juger que le lien en question revêt un caractère d’intérêt public.
4 Faire descendre les pages gênantes
Mais si les symptômes persistent, pas de panique. « La plupart des recruteurs ne vont guère plus loin que la première page des résultats de recherche, relativise Jean-François Pillou. Et il est très facile de faire remonter les pages de son choix. » Cette technique, baptisée « flooding », consiste littéralement à « inonder » la toile de liens que l’on aura soi-même choisis. Pour cela, rien de plus simple. « Il est recommandé d’ouvrir et de remplir avec soin, en texte et en photo, des profils sur LinkedIn et Viadeo, abonde Séverine Coussot. On peut aussi avoir un CV à jour sur un jobboard comme Keljob. Un simple compte Google + ou Twitter apparaît aussi vite très haut dans des résultats de recherche. » Les plus zélés pourront même ouvrir un blog sur leur domaine d’expertise. « Car si vous rédigez des articles signés régulièrement, eux aussi apparaîtront et prendront de la place dans les résultats de recherche. » Mais on peut aussi, de façon moins chronophage, publier quelques présentations ou études valorisantes sur des sites de partage comme Slideshare ou Netvibes…
5 Créer une identité numérique propre
Sans parler d’usurpation d’identité, il peut enfin arriver que son image soit brouillée… par un homonyme. Un certain Nicolas Dupont – comme vous – alimente lui aussi différents profils en ligne mais dans un tout autre domaine ? Attention danger ! « Un recruteur va vous googliser pendant 30 secondes et il ne doit pas être parasité par des informations contradictoires », explique Séverine Coussot. Dès lors, il peut être utile d’associer systématiquement son nom à son métier dans ses intitulés de profils. De même, l’usage d’une seule et même photo pro peut permettre d’harmoniser votre identité et de vous distinguer plus facilement d’un homonyme embarrassant.
Compliqué ? Pas tant que cela. Thierry Do Espirito recommande de garder des captures d’écrans de ses premiers résultats de recherche et de renouveler l’opération après chaque action de netoyage virtuelle. « Observez les résultats. Comparez avec les copies d’écran de la précédente recherche. Regardez comment les choses ont évolué. Le résultat est étonnant ! »
Source: Keljob