Progression du taux de chômage de 0,5 point au Maroc sur un an
Au deuxième trimestre 2014, le taux de chômage atteint 9,3% en hausse d'un demi point sur un an, selon le Haut Commissariat. Le nombre de chômeurs progresse de 6,2% et frappe toujours beaucoup les jeunes : 35% des jeunes citadins sont ainsi sans emploi. La Banque mondiale vient quant à elle de lancer un programme de 100 millions de dollars pour soutenir la politique de l'emploi du gouvernement
Le taux de chômage a augmenté au Maroc de 0,5 point sur un an selon un note que vient de publier le Haut-Commissariat au Plan. A la fin du deuxième trimestre 2014 , ce taux s'est établi à 9,3% contre 8,8% à fin juin 2013, ce malgré une création nette d’emploi.
Ainsi, « entre le deuxième trimestre de l’année 2013 et la même période de 2014, 39 000 postes d’emploi ont été créés par l’économie marocaine, 28 000 en milieu urbain et 11 000 en milieu rural », indique le HCP dans sa note.
Ces nouveaux postes d’emploi constituent le solde entre la création de 57 000 postes dans les services et le BTP et la perte de 18 000 dans l'agriculture, l'industrie et l'artisanat
Le secteur des services a ainsi créé 43 000 postes dont 23 000 dans le commerce de détail ce qui correspond à un accroissement de 1% du volume d’emploi du secteur, contre une création moyenne annuelle de 80 000 postes au cours de la période 2011-2013.
Le BTP a lui vu la création de 14 000 postes, soit une hausse de 1,4% du volume d’emploi du secteur, contre une perte moyenne annuelle de 23 000 postes au cours de la période 2011-2013.
Le secteur de l’industrie qui comprend aussi l’artisanat a perdu 11 000 postes, ce qui correspond à une baisse de 1% du volume d’emploi du secteur, contre une perte moyenne annuelle de 22 000 postes ces trois dernières années.
L’agriculture et la pêche ont perdu pour leur part 7000 postes.
Le solde net positif de création d’emploi de 39 000 postes n’est pas suffisant toutefois pour suivre l’accroissement de la population active , ce qui explique notamment la progression du taux de chômage.
Sur la période, la population active de plus de 15 ans a progressé de 0,9% (+1,1% en milieu urbain et +0,7% milieu rural) à 12,005 millions de personnes.
A noter aussi que le taux d’activité a diminué de 0,3 point sur un an, passant de 49,2% à 48,9%. Pour rappel, la population marocaine est estimée à environ 33 millions de personnes (un recensement est d’ailleurs en cours).
35% DES JEUNES HOMMES URBAINS AU CHÔMAGE
Au plan spatial, en milieu urbain le taux de chômage est passé en un an de 13,8% à 14,2% quand en milieu rural, il progressait de 3,2% à 3,6%.
Au total, le nombre de chômeurs total du royaume atteint selon le HCP 1,114 million de personnes soit une hausse de 65 000 personnes dont 39 000 en milieu urbain.
Concernant les seuls emplois rémunérés, selon le HCP, sur la période 28 000 postes d’emplois ont été créés, résultat d’une création de 55 000 postes en milieu urbain et d’une perte de 27 000 en milieu rural.
L’emploi non rémunéré, composé principalement d’aides familiales, a enregistré une baisse de 27.000 postes en zones urbaines et une hausse de 38 000 postes en zones rurales, soit au total 11 000 postes d’emploi créés.
Enfin, le chômage demeure élevé parmi certaines catégories de la population, notamment les diplômés, et les jeunes âgés de 15 à 24 ans.
En effet, si le taux de chômage des non diplômés n’est que de 4,1%, il reste élevé parmi les diplômés: de niveau moyen avec 15,5%, notamment ceux de la qualification professionnelle (20,9%) ; de niveau supérieur avec 20,3%, particulièrement les diplômés de facultés (22,5%).
Quant aux jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans, le taux de chômage s’élève à 35,2% pour les hommes et de 40% pour les femmes.
Pour mémoire, le Maroc ne dispose pas jusqu'ici de système d'assurance chômage mais un dispositif dit "Indemnité pour perte d'emploi" (IPE) est toutefois en train de voir le jour. Adopté mi-juin au parlement, l'IPE devrait être effectif en janvier 2015, mais ce système sera assez restrictif et ne concernera pas définition que les anciens salariés du secteur formel, ce qui ne constitue qu'une petite partie des chômeurs.
Source: usinenouvelle.com