Entretien d’embauche: Comment bien se préparer

Vous avez réussi à décrocher un rendez-vous pour un emploi... Félicitation! Mais attention car rien n'est encore gagné. Vous venez de faire la moitié du chemin vers le poste qui vous intéresse. Il s'agit maintenant de montrer au recruteur qu'il a eu raison de vous choisir et lui prouver que vous serez à la hauteur de ses attentes.
 
Que ce soit pour le candidat ou pour le recruteur, tous les deux doivent avoir à l’esprit qu’ils sortiront gagnants d'une future collaboration. Pour le candidat, un entretien d'embauche ne consiste pas seulement à réciter son CV à l'oral,mais de faire bonne impression au recruteur qui cherche avant tout à tester si l'alchimie fonctionnera entre ce profil et l'emploi proposé. Dans ce cas, le postulant doit «vendre» réellement sa candidature et donner à son interlocuteur l'impression qu’il va vraiment lui apporter un savoir-faire.

Pour le recruteur, l’enjeu est encore important. Il doit optimiser ses entretiens et réussir à trouver le candidat correspondant aux besoins de l’entreprise. D’autant plus qu’il se trouve généralement en présence de plusieurs candidatures de valeur et qu’il s’agit de repérer «la perle rare».

Aborder un entretien d’embauche sans s’être minutieusement préparé serait suicidaire. A l’inverse, une solide préparation est incontestablement la clé du succès. Ce type d’exercice ne laisse aucune place à l’improvisation. Généralement, un recruteur aborde avec le candidat des sujets relatifs à sa formation, personnalité, expériences professionnelles, ainsi que certains aspects de sa vie privée.

Le postulant a, dans ce cas, tout intérêt à préparer ses réponses avant l’entretien. Cependant, il ne s’agit pas d’apprendre des réponses par cœur, mais d’avoir réfléchi une première fois à ces questions, dans le but d’éviter toute hésitation devant le recruteur.

Mis à part les qualifications professionnelles du candidat, ce dernier peut être jugé sur plusieurs attitudes qui peuvent être secondaires mais qui font la différence entre les aspirants. En effet, il peut être évalué sur sa conduite le jour de l’entretien, sur son style vestimentaire qui doit être convenable et respectueux, sur sa confiance en soi et sur la maîtrise de son CV… Il faut savoir qu’un entretien débute dès l’entrée dans l’entreprise: un candidat malpoli ou en retard sera automatiquement catalogué de sans-gêne par le recruteur. La réussite de l’entretien demande un effort considérable d’entraînement qui vise à acquérir de la pratique. I

l ne faut pas désespérer si les premiers entretiens échouent. A la limite, l'échec est une «bonne expérience», surtout pour des postes pour lesquels l’intérêt n'est pas capital. De ce fait, le candidat fait bien de répondre à des offres qui ne l’attirent pas, car cela lui permet de tirer profit au maximum de ce type de candidature.

Ce qu’il ne faut pas faire

Galvanisé par un stress positif et par de bénéfiques poussées d’adrénaline, le candidat peut réagir de façon à ce qu’il gâche le rendez-vous. Certains comportements peuvent être éliminatoires. Alors soyez prudent et éviter les faux pas!

· Dénigrer son ex-employeur

Pourquoi avez-vous (voulez-vous) quitter votre ancien boulot ? Une question posée par la majorité des recruteurs. Là, il faut agir avec prudence. Attention à ce que vous ne tombez dans le dénigrement de votre actuel ou ancien employeur. Il est préférable de parler de vos choix de carrière, de vos ambitions pour des postes de responsabilités, de nouveaux défis, ou bien de votre besoin de découvrir un nouveau secteur. Bref, ayez des arguments valables et constructifs.

· Des trous dans le CV

Tenant votre CV entre les mains, le recruteur a tout de suite remarqué ce trou que vous essayer de dissimuler. Que faire?
Pas de panique! Il ne s’agit pas de stresser, mais plutôt d’assumer. Expliquez que vous vous êtes arrêté pour un bout de temps pour réfléchir, pour explorer le marché de l’emploi et pour définir clairement ce que vous voulez faire dans la vie.
Ne vous attarder cependant pas dans l’explication des causes, mais plutôt essayer de mettre l’accent sur l’aspect positif de ces périodes d’inactivité. Parlez de ce que vous avez fait pendant cette période et comment vous avez évolué.
· Raconter sa vie personnelle

La question de la vie privée du candidat est assez sensible juridiquement mais certaines entreprises trouvent qu’il est important de l’aborder. L’entretien avance et le candidat se sent de plus en plus à l’aise. C’est important, mais attention de tomber dans l’excès de familiarité et de s’attarder sur sa vie personnelle. Et puisque c’est le recruteur qui doit diriger la discussion, il ne faut pas non plus aborder ces sujets que s’il vous y invite. La réponse peut s’orienter vers l’importance d’équilibrer vie privée/vie professionnelle, par exemple.

· Critiquer le travail en équipe

Le travail en équipe, qualité incontournable du cadre du XXIe siècle. Le recruteur veut savoir à travers ce point, si le candidat va bien s’intégrer dans l’équipe. Le candidat, à son tour, doit montrer qu’il aime le travail en équipe et qu’il l’apprécie. Dans ce cas, il peut donner des exemples relatifs à son implication avec l’équipe de travail sur un projet marquant de son dernier poste. Critiquer le travail de groupe renvoie à un caractère de sensibilité fragile et de faible personnalité, ce qui va sans aucun doute limiter les perspectives de l’évolution au sein de l’entreprise.

· Arriver en retard à l’entretien

Risquant d’annuler carrément le rendez vous, le retard du candidat, peut renvoyer à une absence de professionnalisme, une incapacité à être ponctuel, et un manque de motivation pour le poste. Souvent ayant un agenda «serré», le recruteur ne peut tolérer ce comportement lors de sa première confrontation avec le futur collaborateur. Dans les cas extrêmes, mieux vaut bien entendu avoir une excuse qui tienne la route et pas seulement un manque d’organisation. Par ailleurs, si vous vous rendez compte que vous allez avoir cinq minutes de retard, prenez le temps de téléphoner au secrétaire ou à l’assistant de la personne qui doit vous recevoir et annoncez lui ce contretemps.

· Avoir 100 qualités et 0 défaut

Question piège ! Le candidat doit montrer qu’il a suffisamment de recul sur lui-même pour discerner ses défauts et ses axes d’améliorations. Inutile de ne montrer que ses qualités. Par contre, ne citer en défaut que ceux qui sont corrigeables. Si vraiment aucun défaut ne vous vient à l’esprit, vous pouvez répondre sur le chapitre de vos compétences en précisant ce qu’il vous faudra améliorer pour exercer le poste. A noter qu’une qualité peut aussi devenir un défaut selon le type de mission. Il faut donc adapter son discours à la situation.

· Réciter son CV

La maîtrise de son parcours et CV, est un atout pour le candidat. Mais attention d’en faire trop. Répondre de manière trop rapide et avoir l’air de connaître le CV par cœur, est à éviter. Vous êtes censé parler de votre parcours naturellement.
Lors de la préparation, il est recommandé de pensez aux grandes lignes et préparer les réponses, mais surtout de ne pas les mémorisez.

· Aborder la rémunération trop tôt

Lors du premier entretien, la question de la rémunération est à éviter. Inutile d’avancer sur vos prétentions de salaire. Il est toujours préférable que ce soit la proposition de l’interlocuteur qui serve de base à la négociation. Car, même si le salaire est un élément essentiel à prendre en compte, il ne sera abordé que si le recruteur est intéressé par votre candidature et vous propose un nouvel entretien.

· Ne pas connaître l’entreprise

Lire l’annonce et connaitre le secteur d’activité de l’entreprise n’est pas suffisant. Trop souvent, les candidats ne prennent pas la peine de se renseigner sur l’entreprise, alors que c’est l’un des éléments clés de la réussite de l’entretien. Connaître le poste mais aussi l’entreprise permet d’échanger avec le recruteur et de lui montrer que le poste vous intéresse.

· Perdre sa langue à la fin de l’entretien

Dans la plupart des cas, le recruteur demande au candidat s’il a des questions à poser à la fin de l’entretien. Une étape délicate pour le candidat mais elle doit être gérée intelligemment. Rester muet n’est pas la solution. Une question, même simple, traduira l’intérêt pour le poste et la société. Vous pouvez par exemple vous interroger sur la structure ou l’organigramme de la société.

Intissar BENCHEKROUN