Les patrons gardent toujours le moral en dépit de l’attentisme ambiant

Faiblesse de la demande:
Un double bémol est toutefois à souligner : beaucoup d’opérateurs font observer la faiblesse de la demande et l’accentuation de la concurrence qui restent les principales pierres d’achoppement au développement de la production. Sur l’ensemble des enquêtés, 31% mettent à l’avant ces entraves. Il faut dire que pour les activités industrielles, les performances prévisionnelles de production sont tributaires d’un certain nombre de paramètres portant sur le taux d’utilisation des capacités, les prix de l’énergie et des matières premières, les coûts du travail et la productivité. Côté financement, les avis ne sont pas forcément favorables. Tout au long du second trimestre, la situation de trésorerie a en effet été affectée essentiellement par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières. Au niveau sectoriel, les difficultés de recouvrement ont pesé sur la trésorerie des industries chimiques et parachimiques et les branches mécaniques et métallurgiques, tandis que les charges non financières ont constitué le principal facteur qui a affecté la trésorerie dans les autres branches.
Compression des effectifs chez certains patrons
S’agissant de la structure du financement des investissements envisagés à court terme, l’autofinancement vient en première place avec 72% du montant investi, suivi du crédit bancaire avec 19% et du crédit-bail avec 6%. L’augmentation de capital vient en dernière place avec 2%. Par ailleurs, selon les mêmes investigations, certaines branches industrielles auront pâti du renchérissement des coûts de production. «Au cours du deuxième trimestre 2012, le coût unitaire de production a augmenté avec toutefois une baisse du solde d’opinion de 47% à 5% d’un trimestre à l’autre». Une progression plus ou moins effrénée a concerné l’ensemble des branches, à l’exception de la chimie et parachimie, pour lesquelles ce coût a reculé.
Au total, les anticipations des uns et des autres sont toujours sujettes à caution. Nombreux sont les conjoncturistes qui estiment que des hypothèses plausibles n’envisagent pas des évolutions à même d’induire des changements importants dans les configurations de l’offre industrielle.
Anticipations positives
En juin dernier, la production industrielle a augmenté par rapport à mai. Selon les chefs d’entreprise enquêtés par Bank Al-Maghrib, une proportion de 48% des réponses indique un développement de l’activité, 38% une stagnation et 14% une régression, soit un solde positif de 34%. L’amélioration de l’activité recouvre une stagnation dans les industries agroalimentaires et un accroissement dans les autres branches. Cette évolution devrait se poursuivre à court terme selon les professionnels, particulièrement dans les industries agroalimentaires et les industries chimiques et parachimiques. Les ventes globales ont augmenté par rapport au mois précédent avec un solde d’opinion de 3%. Au cours des trois prochains mois, les industriels anticipent l’amélioration des ventes aussi bien locales qu’étrangères. La progression des ventes globales reflète une hausse dans l’ensemble des branches. Cette évolution devrait se poursuivre, à très court terme.
Source: Le matin