Le Maroc préconise des solutions au chômage des jeunes

Le Conseil économique et social du Maroc a publié la semaine dernière un nouveau rapport dans lequel il recommande aux autorités dix mesures pour répondre au problème persistant du chômage des jeunes.
 

 
Une nouvelle étude met en lumière le manque de perspectives que doivent affronter de nombreux jeunes Marocains en matière d'emploi.
 
Le Conseil économique et social du Maroc a publié la semaine dernière un nouveau rapport dans lequel il recommande aux autorités dix mesures pour répondre au problème persistant du chômage des jeunes.
Ce rapport, publié le 23 décembre à Rabat, demande aux autorités d'adopter des réformes réglementaires et de renforcer les opportunités de formation professionnelle. Il est le fruit de dix mois de recherches et de discussions avec les différents acteurs concernés.
 
Le Conseil rappelle que les jeunes diplômés sont la catégorie sociale la plus durement frappée par un chômage très souvent synonyme de longueur et de grande incertitude. Près des deux tiers des jeunes sont au chômage depuis plus d'un an. Les emplois qu'ils détiennent sont souvent mal payés, ne sont que rarement contractualisés, et sont très rarement couverts par des régimes de protection sociale.
 
Plus de 40 pour cent des jeunes occupent des emplois sous-payés, et moins de dix pour cent disposent d'une assurance médicale. Enfin, plus de 80 pour cent des jeunes travailleurs ne disposent d'aucun contrat de travail.
Selon le président du Conseil Chakib Benmoussa, cette étude montre que la question de l'emploi des jeunes est complexe et demande des réformes structurelles à long terme. De plus, pour le Conseil, le système de formation doit être adapté aux exigences du marché du travail et des politiques de l'emploi doivent être mises en place au niveau régional.
 
Les recommandations du Conseil portent sur l'amélioration du système actuel de promotion de l'emploi, en mettant en place une structure de gouvernance appuyée par un observatoire. Elles concernent également la réforme de l'Agence nationale pour la promotion de l'emplois et des compétences. L’idée est de permettre à cette institution de jouer son rôle d'agence d'exécution décentralisée en partenariat avec des acteurs privés ou associatifs et de renforcer ses services d'intermédiation sur le marché du travail.
Une autre de ses recommandations est le soutien aux petites entreprises à travers le parrainage, l’essaimage, la sous-traitance et le partenariat, ainsi que la facilitation du financement. L’objectif est d’encourager l’auto-emploi.
 
Le gouvernement devra également développer les activités génératrices de revenu en identifiant les filières et en mettant en place des espaces de commercialisation, selon le Conseil, dont le rapport appelle également à la mise en place de contrats d'emplois de courte durée, allant de trois mois à deux ans.
Plusieurs recommandations portent par ailleurs sur la formation professionnelle, demandant la mise en place de cours de formation adaptés à des besoins spécifiques. Les entreprises doivent pour leur part y contribuer en participant au processus de formation, selon le Conseil.
 
De plus, ce rapport indique que l’amélioration du dispositif réglementaire s’avère nécessaire par l’ajustement des charges sociales pour les petites entreprises, l’application stricte de la loi sur le cumul des emplois pour les fonctionnaires, l’activation des conventions collectives sectorielles et l’amendement de la réglementation en vue de faciliter l’emploi des personnes handicapées.
Les mesures proposées visent à apporter des réponses pour redonner confiance aux jeunes, bien qu’il ne s'agisse que de solutions partielles, a commenté Mohamed Titna Alaoui, président de la Commission des affaires de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles.
 
Le nouveau Premier ministre Abdelilah Benkirane est parfaitement au courant des difficultés que rencontrent les jeunes au chômage, en particulier ceux qui sont titulaires d'un diplôme. Certains ont organisé un sit-in devant le siège du parlement lors de sa première séance plénière, lundi 19 décembre. D'autres ont scandé des slogans critiquant l’ancien chef du gouvernement, Abbas El Fassi, devant le siège du Parti pour la justice et le développement lors d’une réunion de tractations ayant conduit à la formation du gouvernement.
Benkirane a répété à plusieurs reprises que la lutte contre le chômage est une priorité. Dans son programme électoral, le PJD s'est engagé à réduire le chômage à sept pour cent, soit deux points de moins que son niveau officiel actuel.
 
Siham Ali @ Magharebia