L'art de manager son chef en 5 leçons

Votre chef vous gâche votre travail au quotidien ? Tout n’est pas perdu puisque vous n’êtes pas obligé de subir. Reprenez le pouvoir avec 5 conseils simples pour apprendre l’art de manager son boss.
1 Prendre sa part de responsabilité
À qui la faute si un salarié n’aime pas la façon dont il est managé ? Sur ce point, Hélène Jacob bouscule volontiers quelques idées reçues. « Le collaborateur est responsable à 50 % de la teneur de la relation avec son supérieur », tranche l’auteure du guide C'est qui le chef ? Ou comment manager son boss. Cette ancienne manager devenue formatrice rappelle qu’on ne doit pas attendre que son chef décide de tout. « Par habitude, par paresse ou par crainte, on laisse souvent le N+1 tout régenter. C’est un peu trop facile de se plaindre après. Or, il n’est pas interdit de prendre quelques initiatives pour améliorer sa façon de fonctionner. Le supérieur ne doit pas déterminer seul le fonctionnement de relation. »
Lui dire ce que l’on veut
« Beaucoup de N+1 savent mal manager, confirme Sophie Letourneau, consultante chez Coaching Time. Cependant, il ne s’agit pas de leur asséner cette vérité crue, mais plutôt de l’aider en lui disant ce qu’on attend de lui. » Délicat ? Pour cette coach, il suffit juste d’y mettre quelques formes. « La façon dont on échange est parfois plus importante que le contenu et c'est souvent là-dessus que les choses peuvent déraper, poursuit cette spécialiste de la communication non-violente. Pour l’éviter, on adopte la méthode OSBD (observation, sentiment, besoin, demande, ndlr). C’est-à-dire qu’on formule une observation précise avec les sentiments qu’elle suscite, et on exprime ensuite un besoin et une demande concrète de ce que l’on souhaite. » « Parfois, le manager n’est peut-être pas si mauvais mais il a juste une façon différente de fonctionner, nuance Yves Maire du Poset, consultant et auteur du guide Toutes les clés du savoir-vivre en entreprise. Mais rien n’empêche de lui dire qu’on n’a pas l'habitude de travailler ainsi et de proposer autre chose à tenter pendant une période définie par exemple, pour qu’il puisse se faire une idée. »
 
3 Savoir lui dire non
Cependant tous les managers n’ont pas la même capacité d’écoute. « Dans les sessions consacrées au management, on aborde beaucoup la capacité à dire non, ajoute Sophie Letourneau. Même quand on est managé, il faut savoir poser un cadre de façon très précise. Le salarié l’ignore, mais il n’est pas obligé de tout accepter. » Mathieu Maurice suggère de faire la différence entre ce qui fait partie de la mission d’un collaborateur et tout ce qui est excessif ou hors cadre et que l’on peut refuser. « L’intéressé doit se demander ce qui n'est pas négociable pour lui et quelles limites il souhaite définir », observe le directeur du développement du Cepig (Centre d’études de psychologie individuelle et de groupe). Sans faire preuve d'une absence totale de flexibilité, il peut aussi faire une "contre-offre". « On peut refuser de façon constructive et préciser que, pour fournir un travail correct, on aurait besoin de tel moyen ou de tel renfort. »
 
4 Apprendre à le connaître
Mais le salarié peut aussi augmenter ses chances de réussite en faisant montre d’un peu d’empathie et de curiosité. « Les managers intermédiaires sont aussi soumis à des pressions que leurs subordonnés n’imaginent pas toujours, rappelle Hélène Jacob. Il n’est pas interdit d’interroger son N+1 sur les objectifs de l’entreprise et ses attentes à lui. » Cette curiosité - rare – peut aider à apaiser la relation et à jouer sur les bons leviers. « Sans le manipuler, vous pouvez au moins vous adapter à son langage. Face à un manager passif, on peut le guider pour lui faire prendre des décisions plus rapidement, ou calmer un manager agressif en restant factuel et en oscillant entre étonnement et flatterie quand il se met en colère. S’il n’est pas de mauvaise volonté, le manager sera ensuite plus ouvert aux suggestions que vous pourrez lui soumettre. »
 
5 Savoir dire merci
D’aucuns vous accuseront de fayoter. Mais c’est beaucoup plus subtil que cela en réalité. « Nous avons tous besoin de savoir que notre travail est utile, qu’il est bien fait, témoigne Aymeric Bouthéon, directeur de la société H Conseil. Les chefs, comme les autres, sont naturellement demandeurs d’une confirmation, d’une reconnaissance. » Dès lors que le manager fait un effort dans votre sens, pourquoi ne pas lui dire merci ? «  Le manque de reconnaissance n’est pas réservé aux subordonnés… Et dire merci permet de renforcer bien des relations », poursuit l’auteur de l’ouvrage 30 bonnes pratiques pour coacher son équipe. Autrement dit, c’est une autre façon d’indiquer à son manager la marche à suivre. En le manageant avec douceur.
 
source:keljob